Les Relais communautaires : sentinelles de la santé et de la nutrition en milieu rural

Dans le cadre du projet « Améliorons Nos Vies » T05-EUTF-SAH-REG-18-10, mis en œuvre par un consortium d'ONG guidé par Progettomondo et composé par COOPI, CISP et SOS Sahel, toutes engagées dans le renforcement de la résilience au Niger, les relais communautaires se révèlent être des piliers indispensables. Ces hommes et femmes, véritables héros, assurent un lien vital entre les populations locales et les services de santé. Leur mission dépasse la simple transmission de messages : ils incarnent l’espoir d’un avenir meilleur pour des milliers de familles vulnérables.

Le consortium intervient dans 65 villages du département de Ouallam. Avec le soutien du district sanitaire de Ouallam, 14 Centres de Santé Intégrés et 7 Cases de Santé facilitent la mise en œuvre des activités. Deux relais communautaires sont identifiés dans chaque village pour collaborer avec les centres de santé locaux, renforçant ainsi l’efficacité des interventions. Ces relais ont été formés sur des thématiques clés, telles que l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE), l’épidémiologie communautaire, l'utilisation du bracelet MUAC pour le dépistage, et les démonstrations culinaires.

Bien que 137 relais aient été formés, 130 seulement ont pu poursuivre leur mission, en raison des défis sécuritaires affectant certaines zones d’intervention. Malgré ces obstacles, les relais communautaires ont dépisté plus de 51 720 enfants au cours des quatre années d’exécution du projet, contribuant à réduire la malnutrition et à promouvoir l’hygiène et les bonnes pratiques alimentaires.

Ces relais tiennent à jour des registres précis, qu’ils soumettent chaque mois aux chefs des Centres de Santé Intégrés (CSI) pour un suivi rigoureux. Ils travaillent également avec les Groupes d’Apprentissage et de Suivi Optimal des Pratiques (GASPA), sensibilisant les mères à l’importance de l’allaitement exclusif, des consultations prénatales, et d’un cadre de vie sain. Ils assurent le référencement des enfants malnutris vers les centres de santé pour un suivi adapté, tout en renforçant les capacités locales par des visites à domicile.

Pour renforcer l’impact de ces interventions, des Comités Villageois pour la Promotion de la Santé (CVPS) ont été créés dans dix villages pilotes dans le cadre de l’épidémiologie communautaire (EPICOM). Ces comités s’emploient à améliorer la surveillance locale des maladies et à renforcer la réponse communautaire.

Hamidou Daouda, relais communautaire à Tolkoboye, décrit son engagement quotidien :

« Nous jouons un rôle d’intermédiaire entre les agents de santé et les communautés. Nous menons des sensibilisations de quartier en quartier et faisons des visites à domicile pour constater l’évolution des cas dépistés. Nous conseillons aussi les mères sur l’amélioration de la nutrition et l’importance d’un environnement sain. »

Il poursuit : « Nos actions portent sur l’allaitement exclusif, l’importance de fréquenter les centres de santé, et l’alimentation infantile. Aujourd'hui, les femmes fréquentent davantage les centres, et nous avons observé une amélioration notable de leurs connaissances en santé et nutrition. »

L’impact de ces relais est tangible : les centres de santé enregistrent une fréquentation accrue, les pratiques alimentaires s’améliorent, et les cas de malnutrition diminuent. Grâce à l’approche intégrée du consortium et à l’engagement des relais communautaires, le projet « Améliorons Nos Vies » témoigne du potentiel transformateur des interventions de proximité.

En plaçant les relais au cœur de sa stratégie, le projet montre que l’investissement dans le capital humain local est une voie durable vers la résilience et le bien-être communautaire. Ces acteurs du changement symbolisent l'essence même de l’approche Nexus : répondre aux besoins immédiats tout en bâtissant des fondations solides pour l’avenir.

FARKA AS COMMUNICATION